Ta thèse en 500 caractères ! Résultats du concours


Cela n’ a pas été une mission facile pour les participant•e•s au concours de vulgarisation : produire un texte vulgarisé de leur thèse ou thématique de recherche  en 500 caractères max (moins de 2 tweets nouveau format !)

Cela n’a pas été une mission facile pour le jury : sélectionner parmi ces textes, celui qui répond le mieux à cette contrainte, celui qui donne un ton, raconte une histoire, celui qui suscite l’envie d’en savoir plus encore ! 

Quelques exemples de thèmes de recherche abordés dans les textes reçus (liste non exhaustive) :

  • “Etude de dispositif multi-jets plasma à pression atmosphérique”
  • “Effet de l’environnement sur l’interaction entre les gammares (Crustacea : Amphipoda) et leurs parasites manipulateurs acanthocéphales”
  • “Les sociabilités patronales: ethnographie des engagements des dirigeant•e•s à une échelle territorialisée”
  • “Découverte de nouvelles anomalies des chromosomes dans les cancers de l’enfant”
  • “Prosocialité, cognition sociale et empathie chez les psittacidés et les corvidés”
  • “Modélisation pathologique de l’infection par TBEV en utilisant des cellules neurales humaines dérivées de progéniteurs fœtaux et étude de la vulnérabilité des neurones à l’infection”.  

Le texte gagnant ! 

Une bonne dose de sciences donc pour notre jury composé de membres de l’association ConnecTionS et deux invités professionnels de la vulgarisation, Cécile Michaut et Nicolas Beck, pour rappel, auteur de “Pour en finir sur les idées reçues en vulgarisation scientifique”.

Le texte sélectionné  porte sur le thème de  la diversité génomique, évolution et adaptation de la tique Ixodes ricinus. Le voici :

“Archéologue du vivant, je fouille dans des textes 100 à 1000 fois plus gros que le code du travail (3040 p., 7 millions de caractères). Ces textes contiennent des séquences d’ADN de tiques (les bestioles qui sucent le sang). J’identifie les gènes utilisés lors du repas sanguin, je reconstruis l’histoire évolutive de différentes espèces de tiques et j’explore l’histoire démographique des populations d’Ixodes ricinus, principal vecteur de la maladie de Lyme. Tout ça en 4 lettres : ATCG.”

 

Quelques réactions du jury : 

  • “Très joli texte, avec une belle analogie avec le code du travail pour faire ressentir les ordres de grandeur.”
  • “Super texte. L’auteur explique avec des mots simples les mots compliqués.”
  • “Agréable à lire même si je coince sur les 4 lettres de la fin, incompréhensibles pour toute personne qui n’a pas fait de bio.”
  • “L’entrée en matière et l’analogie avec l’archéologie mettent tout de suite dans le bain. “

Son auteur ?

Noemi Pierre Charrier, doctorant au laboratoire de biologie épidémiologique et analyse du risque

Pour en savoir plus sur Noemi Pierre et ses activités : Sa page perso / la page de son labo / L’émission activatrice de synapses / son album photos

Et les autres textes ?

D’autres textes ont reçus des coups de cœur du jury, pour leur humour, leur format, leur ton. Il n’y pas de raison pour ne pas les partager aussi !

“Lien entre le vestibule, dans l’oreille interne, et les représentations du corps”

 

Vous pensez n’avoir que 5 sens ?
Eh bien, détrompez-vous !
Situé dans l’oreille interne, le vestibule fonde le sens de l’équilibre.
Très longtemps réduit à cela, il fait bien plus !
Il a un rôle dans les représentations du corps :
Bien me situer dans mon corps, savoir qu’il m’appartient, etc.
Une chose reste à explorer : comment cela se fait-il ?
Le lien entre vestibule et représentations du corps est mon sujet de thèse ;
Electrophysiologie et réalité virtuelle sont mes outils pour en savoir plus !”

 

par Estelle Nakul, doctorante en Neurosciences au Laboratoire de Neurosciences Intégratives et Adaptatives (CNRS et Aix-Marseille Université) à Marseille. Estelle est impliquée dans les missions de culture scientifique au sein de son université et a conçu un atelier scientifique “Des papilles au cerveau” à destination des scolaires à partir de la 6ème.

 

“Effet de l’environnement sur l’interaction entre les gammares (Crustacea : Amphipoda) et leurs parasites manipulateurs acanthocéphales”

 

“Il est temps de mettre mon plan machiavélique à exécution. Des mois d’attente coincé dans cette minuscule crevette à grandir tant bien que mal. J’ai besoin d’espace. De faire des rencontres aussi. Mon corps tout potelé de parasite ne me sera d’aucune aide pour atteindre les entrailles confortables d’un poisson. Mais je suis à bord d’un véritable véhicule vivant. Il ne reste plus qu’à en prendre les  commandes… En espérant que les conditions de pilotage soient favorables !”

 

Par Sophie Labaude, actuellement en post-doc en Irlande, a fait sa thèse dans le laboratoire Biogéosciences (UMR CNRS 6282) de l’Université de Bourgogne. Sophie participe à l’écriture d’articles scientifiques vulgarisés sur le blog collaboratif Fish don’t Exist.

et pour finir, un texte un peu trop long par rapport à la contrainte imposée (dommage!) mais qui par sa qualité mérite aussi d’être cité !

“Prosocialité, cognition sociale et empathie chez les psittacidés et les corvidés”

 

“Certains oiseaux, comme les perroquets et les corbeaux, ont une intelligence qui rivalise avec celle des grands singes. En plus, ils font de vieux os et sont fidèles à vie ! Ils ont donc une vie sociale très riche. Ma thèse vise à identifier si, chez les perruches et les choucas, le fait d’être en couple, issu d’une même fratrie ou en relation amicale, influencerait la tendance à coopérer, à partager et rendrait plus sensible aux émotions des autres. Adieu « crânes de piafs » et autre « tête de linotte », bonjour aux « généreux comme un corbeau » et autre « à fleur de plumes » !

 

Par Agatha Liévin-Bazin, doctorante en éthologie, en co-tutelle avec le Laboratoire Éthologie Cognition Développement (LECD) de l’université Paris Nanterre et l’Institut Max Planck d’Ornithologie de Seewisen. Elle soutient sa thèse sous peu … Elle est aussi connue pour avoir crée le blog de vulgarisation scientifique Le Nid de Pie (avec de superbes illustrations de sa plume ! ).

Merci à toutes les participantes et les participants pour leurs textes.