Amour de la lecture

Et si on lisait ?


Samedi 20 janvier, le Ministère de la Culture organisait la Nuit de la Lecture. Partout en France, bibliothèques et librairies sont restées ouvertes et ont proposé lectures et animations à un large public. À cette occasion, l’équipe de Sème Ta Science épaulée par plusieurs membres de l’association ConnecTionS vous propose quelques conseils de lecture autour des sciences. Assurément partiale, aucunement définitive, cette liste n’a pas d’autre prétention que de partager des ouvrages qui nous ont plu, marqué, voire questionné.

Bonne(s) lecture(s) à tous et à toutes !

 


 

Partager la science : l’illettrisme scientifique en question — Collectif sous la coordination de Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader

Partager la science : l’illettrisme scientifique en question

Description

La science est-elle bien « partagée » ? À quelles conditions peut-elle l’être véritablement ? Comment faire naître et développer, dans le public, le germe d’une culture scientifique capable de substituer au sentiment d’opacité, à l’indifférence voire à l’inquiétude ou à la suspicion qu’elles suscitent parfois, l’intérêt pour les sciences, ses méthodes et ses résultats, et une authentique prise de conscience des questions scientifiques et de leurs enjeux ?

Cet ouvrage, le quatrième de la collection « Questions vives », est parti d’un étonnement devant le néologisme Scientific Illiteracy, courant outre-Atlantique : le terme d’« illettrisme » scientifique le traduit imparfaitement. Ce qui est en question, ce n’est pas seulement l’acquisition scolaire d’un savoir minimum mais bien une capacité globale du public à s’informer sans se perdre dans la pléthore de messages, c’est-à-dire, au sens propre, à se former une conscience et à faire siens les fruits comme les interrogations de la science.

Chercheurs et philosophes interrogent donc la place nouvelle des sciences dans la cité – au sens politique et au sens physique – en partant de la difficulté primordiale : comment traduire en langage clair ce qu’énoncent certaines disciplines en langage si spécialisé et techniciste qu’il est absolument opaque pour le non-spécialiste (c’est le cas, notamment mais pas exclusivement, des mathématiques et de la physique). Que peut-on dire d’une science pour en dire au moins « quelque chose » ? Quels défis doit relever l’éducation, à l’école et en dehors d’elle ? Comment d’autres pays, comme les États-Unis, l’Angleterre, la Hollande, et d’autres cultures, à l’exemple de la Corée ou des pays du Maghreb, envisagent-ils la solution du problème crucial mais si complexe du partage des sciences ?

Sans dogmatisme, mais en déployant les multiples facettes du sujet, acteurs et témoins croisent leurs analyses et dégagent des lignes de force dont on doit espérer qu’elles sauvegarderont l’adhésion du public à l’« avenir de la science ».

 

L’illettrisme ici cité n’est pas l’absence de savoirs au sens « scolaire » du terme mais l’incapacité à articuler les savoirs scientifiques avec les enjeux sociétaux d’aujourd’hui, d’en comprendre les mécanismes et les applications.
Ce livre, écrit à plusieurs mains par des philosophes et des scientifiques, explore différents questionnements essentiels pour la pratique de la médiation scientifique : quelles places pour les sciences aujourd’hui, quels défis pour le système éducatif, pour les centres de sciences, les acteurs de la médiation et les scientifiques eux-mêmes ? Il permet de revenir sur la place singulière que la culture scientifique occupe dans le panorama de la culture, de la politique, de l’éducation et de la recherche et d’éclairer la mise en culture des sciences.
Un ouvrage précieux pour nos métiers de partage des sciences et de mise en débat !

Vera

PostCapitalism : A guide to our future — Paul Mason

PostCapitalism : A guide to our future

 

Description

Au cours des deux derniers siècles environ, le capitalisme a subi des changements continus — des cycles économiques qui oscillent d’un boum à l’autre — et en est toujours ressorti transformé et renforcé. En observant cette histoire mouvementée, Paul Mason se demande si nous sommes aujourd’hui au bord d’un changement si grand, si profond, que le capitalisme lui-même, le système immensément complexe par lequel fonctionnent des sociétés entières, a atteint ses limites et se transforme en quelque chose de nouveau.

Au cœur de ce changement se trouve la technologie de l’information : une révolution qui, comme le montre Mason, a le potentiel de remodeler complètement nos notions familières de travail, de production et de valeur; et de détruire une économie basée sur les marchés et la propriété privée – en fait, soutient-il, il le fait déjà.

 

 

Rédigé par un journaliste de Channel 4, ce livre aborde de manière pédagogique l’histoire récente du capitalisme industriel et économique. Il aborde aussi les profonds changements qu’a opéré l’émergence d’une société de l’information et la nécessité de faire évoluer les modèles économiques et sociaux. Le livre se lit bien en V.O. même pour un béotien des sciences économiques comme moi, est extrêmement documenté et apporte un point de vue qui ferait probablement se retourner Milton Friedman dans sa tombe, mais n’en reste pas moins tout à fait d’actualité.

Quentin

Tu mourras moins bête — Marion Montaigne

Tu mourras moins bête

 

Description du tome 1 (La science, c’est pas du cinéma)

Le meilleur professeur que vous puissiez avoir ! Si vous avez toujours rêvé de manier le sabre laser ou de rétrécir vos gosses, réveillez-vous : le cinéma, c’est pipeau et compagnie !

Si vous aussi vous ne voulez pas mourir bête, découvrez « Tu mourras moins bête », le blog de vulgarisation scientifique en BD de Marion Montaigne : la célèbre Professeure Moustache y épluche les aberrations scientifiques qui peuplent vos films et séries préférées. La science, ce n’est peut-être pas du cinéma, mais avec la Prof Moustache, c’est terriblement drôle ! Car l’objectif, à la fin de chaque article, reste avant tout d’avoir un peu appris, mais aussi beaucoup ri !

Prix du meilleur album de l’année au festival Cyclone BD 2011 (festival international du livre et de la BD de La Réunion).

Tomes 1 et 2 édités chez Ankama Editions, Tomes 3 et 4 chez Delcourt

 

La science peut avoir un côté assez inquiétant et/ou incompréhensible pour le néophyte. Le professeur Moustache alias Marion Montaigne décide alors de venir à la rescousse. Vous vous posiez des questions sur la réalité des épées lasers dans Star Wars ? sur le fait que les hommes soient mal à l’aise d’aller aux pissotières? ou si nous étions déjà allés au centre de la terre ? Vous allez enfin tout comprendre. Le professeur va tout nous expliquer dans un langage compréhensible et avec humour. N’oublie pas, tu mourras moins bête mais tu mourras quand même.

— Prisca

Révolutions animales, comment les animaux sont devenus intelligents — sous la direction de Karine Lou Matignon

Révolutions animalesDescription

L’idée que nous nous faisons des animaux a changé. Ces dernières années, la science a participé à faire évoluer la perception que nous avons des animaux en rendant accessible leurs univers mentaux. Elle dresse aujourd’hui un portrait d’eux beaucoup plus personnel et vivant. La frontière entre eux et nous est devenue plus floue. Ils ne sont plus ces mécaniques d’autrefois ni même seulement les représentants d’une espèce mais sont devenus des individus sensibles.

Ces nouvelles considérations constituent un tournant majeur dans notre société car ils nous conduisent à envisager d’autres rapports avec eux. Ainsi se pose la question de leurs droits et de nos obligations éthiques à leur égard. Hier, jugée anecdotique, cette sollicitude pour les animaux induite par la connaissance est désormais une question sociétale et s’impose progressivement sur la scène économique et politique mondiale. Elle augure d’autres manières de vivre ensemble. Une révolution, qui, de l’avis de beaucoup, marque un progrès moral pour l’humanité. Cet ouvrage embrasse tout le champ multidisciplinaire traitant cette évolution.

 

 

« En quelques dizaines d’années nous avons franchi des étapes essentielles dans notre connaissance des animaux, nous nous sommes engagées dans une véritable transformation des esprits » : c’est par ces mots que Jane Goodall entame Révolutions Animales, comment les animaux sont devenus intelligents. C’est l’état des lieux de cette intelligence nouvelle de l’humainimal à propos de ses voisins que dresse l’ouvrage sous la direction de Karine Lou Matignon. Il comprend un ensemble de 90 textes rédigés par chercheurs et essayistes de tous domaines qui concernent d’abord ” Le Génie des Animaux ” puis ” Hommes et animaux, un monde en partage “.

Les 557 pages se lisent au gré des envies des curiosités : un jour ” A quoi pensent les chèvres ? “, un autre ” Abattage rituel et sensibilité animale “, un autre ” Le respect des morts (chez les animaux, ndlr)”. Des sujets variés, fondateurs et d’actualité, qui intéresseront toute personne qui souhaite prendre la mesure de notre place réelle sur cette planète, et des relations que nous pouvons rêver avec ses autres habitants. Le tout est illustré par les photographies de 14 artistes sachant capter la profondeur et l’intelligence de chaque regard.

— Camille

Axolot — Patrick Baud

Axolot

 

 

Description du tome 1

Énigmes, expériences scientifiques, bestioles incroyables… Donner au réel des airs de fable et installer le fantastique dans les bizarreries de notre monde, tel est le talent de Patrick Baud, brillant conteur et créateur du blog Axolot. Son but : partager son étonnement face à l’étrangeté de l’univers. Boulet, Marion Montaigne et bien d’autres offrent un magnifique écrin à cette anthologie de l’insolite.

 

 

 

 

 

Patrick Baud a une passion pour les histoires qui sont « sources d’étonnement ». Après les avoir partagées sur son blog, à la radio, sur sa chaîne Youtube, il est passé au format bande dessinée avec Axolot (4 tomes à ce jour). Les histoires sont toutes vraies, ce qui est assez drôle. Chacune a une explication qui saura surprendre le lecteur. En plus, une myriade de dessinateurs tels Marion Montaigne, Boulet ou Guillaume Long donne vie aux récits. Une leçon de choses qui saura en séduire plus d’un.

— Prisca

Planète de virus — Carl Zimmer

Planète de virusDescription

Il y a plus de virus sur Terre (1031) que d’étoiles dans l’univers (1024) ! Cela est difficile à croire. Et pourtant…

Nous ne vivons ni sur la planète bleue ni sur celle des singes, mais bien sur celle des virus. Ils sont les plus petits êtres vivants connus de la science mais sont partout. Sous la calotte glaciaire de l’Antarctique, dans les océans, qui en abritent l’équivalent en poids de 75 millions de baleines bleues, et bien sûr, dans tous les organismes vivants dont ils sont les hôtes indésirables. A commencer par notre espèce… Rhume, grippe, Ebola, MERS, chikungunya ; virus géants ou surgis du passé. Pas une année sans que les virus fasse planer la menace d’une épidémie dévastatrice et posent de nouvelles questions à la science. Comment évoluons-nous avec eux depuis des millénaires (8% de notre génome est d’origine virale) ? Le changement climatique conduira-t-il à des épidémies encore plus mortelles ? Les virus que l’on croyait disparus à jamais peuvent-ils ressusciter ?

En 10 récits brillants et incisifs, sans aucun jargon, Carl Zimmer fait la lumière sur les secrets de ce fascinant univers méconnu.

 

Les virus sont présents partout, ils étaient là bien avant nous et il est fort probable qu’ils soient encore là bien après nous. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne nous veulent pas forcément (tous) du mal, certains pourraient peut-être même nous guérir ! Carl Zimmer est un journaliste scientifique renommé, doublé d’un excellent vulgarisateur, et nous offre ici un aperçu d’un domaine scientifique en plein développement.

Enfin accessible en français grâce à la traduction de Big Bang Science, le livre s’adresse à un très large public et se dévore d’une traite.

Matthieu

Dans la combi de Thomas Pesquet — Marion Montaigne

Dans la combi de Thomas Pesquet

 

Description

Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale. La réalisation d’un rêve d’enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour… Dans cette bande dessinée de reportage, Marion Montaigne raconte avec humour – sa marque de fabrique – le parcours de ce héros depuis sa sélection, puis sa formation jusqu’à sa mission dans l’ISS et son retour sur Terre.

 

 

 

 

Les aventures spatiales (mais surtout pré-spatiales) de Thomas Pesquet, compilées par la dessinatrice Marion Montaigne, auteur du blog « Tu mourras moins bête » qui est déjà une petite perle de vulgarisation scientifique et une source incroyable d’infos tirées d’interviews directes avec les chercheurs et mises en forme de BD extrêmement drôle. Ce livre d’une longueur conséquente passe en détails le processus de l’astronaute Thomas Pesquet après sa sélection par la NASA, avant son départ pour l’ISS (International Space Station) et nous délivre aussi beaucoup d’anecdotes sur la vie en apesanteur. Je lisais cette BD dans le métro et j’avais envie de rire, tant le parcours de l’astronaute est illustré avec talent et humour. Ce livre est un bijou.

— Agathe

Ces français qui ont écrit demain. Utopie, anticipation et science-fiction au XXe siècle — Natacha Vas-Deyres

Ces Français qui ont écrit demainDescription

L’écriture de nos futurs possibles appartient aux littératures de l’imaginaire, aux récits utopiques, à l’anticipation et à la science-fiction. En France, ces visions souvent pessimistes ou inquiètes se sont développées depuis la fin du XIXème siècle par l’invention d’une veine littéraire dont l’héritage touche et structure les œuvres les plus actuelles. De Jules Verne à Serge Lehman, en passant par Rosny Aîné, Régis Messac, Pierre Boulle ou Michel Jeury, cette littérature française conjecturelle selon le mot de Pierre Versins, révèle un imaginaire collectif complexe, vecteur de contextes technologiques en évolution constante depuis l’advenue des sociétés industrielles.

Comment appréhender un progrès technique et scientifique annoncé comme inéluctable mais insaisissable ? Seule la science-fiction ou l’anticipation déploient des images virtuelles suffisamment diversifiées pour s’approprier ou explorer une histoire moderne confrontée aux désirs d’alternances, de révoltes ou d’alternatives. Plusieurs générations d’écrivains français, issus de la littérature populaire, générale ou spécialisée, ont travaillé depuis un siècle à l’invention ou à la réinvention de nos sociétés contemporaines ; la projection vers ces univers politiques, sociaux ou technologiques n’existe que pour nous prévenir : élaborer le futur nécessite de l’écrire dès aujourd’hui.

« [Les utopies] expriment par la fiction les malaises d’un imaginaire social déstabilisé et perturbé par les mutations incontrôlables, rapides, tout à la fois structurelles, sociales, économiques et technologiques, issues de notre contemporanéité. »

Essai vraiment passionnant sur l’histoire de l’utopie française et ses liens avec la Science-fiction. L’autrice y aborde la représentation des sciences du point de vu de la littérature utopique et science-fictive, comment l’une influence l’autre, tout en remettant l’ensemble dans son contexte social, politique et culturel (de la fin du XIX siècle au début du XXIe). Elle présente sa thèse en 3 parties, représentant 3 époques :

  • PARTIE I – Représentation idéologique du progrès (1890-1910) évoquant le positivisme du XIXe siècle et la volonté de changer une société obsolète et dépassée ;
  • PARTIE II – Expression des peurs engendrées par « la barbarie du progrès » (1920-1970) à cause des guerres mondiales s’opère une perte de confiance en la science et les représentations deviennent pessimistes ;
  • PARTIE III – Utopie alternative (1970-2004) l’utopie et la SF deviennent observatrices de notre actualité et les sociétés alternatives naissent en marge de la société actuelle et témoigne d’une inquiétude constante face à la mondialisation économique et libérale.

Avec un corpus de 70 œuvres (de Jules Verne à Yal Ayerdhal en passant par Zola ou Louise Michel) et une bibliographie fournie, vous trouverez certainement de l’inspiration et des envies de lecture, certains thèmes abordés, même fin du XIXè siècle, restant très actuels. Par contre, je l’ai emprunté en bibliothèque car les 540 pages s’avèrent un peu chères (110€).

Justine

La fabrique des corps — Héloïse Chochois

La fabrique des corps

Description

Réparer ou améliorer le corps : des premières prothèses au transhumanisme, un des défis les plus stupéfiants jamais relevés par la médecine.

Un jeune homme amputé se réveille à l’hôpital et entame un dialogue fantasmé avec Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne. Ils abordent ensemble l’histoire de la médecine par le biais de l’amputation. Un postulat joliment absurde qui met en scène, sans pathos ni pédagogie outrancière, le récit intime et l’aventure scientifique dans une fiction fantastique sublime et étonnante !

 

 

 

Encore une bédé, cette fois sur le transhumanisme. Héloïse Chochois conte le parcours rocambolesque d’un jeune amputé, depuis son accident de moto jusqu’à son réveil, puis son quotidien, régulièrement hanté par le fantôme d’Ambroise Paré qui le mènera à la découverte de l’Histoire des prothèses. C’est un livre agréable à lire, drôle, bien renseigné, aux illustrations exquises. Chapeau.

— Agathe

Les sciences, ça nous regarde — Collectif sous la direction de Lionel Larqué et Dominique Pestre

Les sciences, ça nous regardeDescription

Fallait-il inventer l’agriculture ? Que se passe-t-il quand une région d’Afrique est totalement administrée par des médecins coloniaux ? Qui a inventé la pisciculture ? Et les SMS ? Comment les animaux identifient-ils les plantes qui les soignent ? Que savent les agriculteurs sur les semences ? La guerre de 1914-1918 a-t-elle été une guerre des sciences ? En partant de situations exemplaires mais peu connues, les cinquante-deux auteurs – tous spécialistes de leur domaine – qui ont participé à ce livre foisonnant, montrent comment se réapproprier les sciences et les techniques.

À travers ces petites histoires toujours surprenantes et très accessibles, les auteurs montrent que la production des institutions scientifiques et techniques fonctionne bien autrement que l’image qu’elles veulent donner d’elles-mêmes, celles de savoirs inaccessibles au commun des mortels. On découvrira ainsi les étonnants détournements auxquels peuvent donner lieu certaines innovations, le rôle du hasard dans certaines découvertes, les mystères qui échappent encore à la « science moderne » ou encore le rôle joué parfois par les savoirs « populaires ».
En bref, un livre aussi instructif que démystificateur, pour en finir avec le rapport « magique » à la science dans lequel scientifiques et ingénieurs tendent à enfermer les citoyens que leurs productions concernent pourtant au premier chef. Remettre la science en démocratie, en somme : c’est précisément l’objectif que s’est donné l’association d’éducation populaire Les Petits Débrouillards, promoteur et porteur de cet ouvrage.

Saviez-vous que c’est grâce à la marine et aux constructions navales que vous pouvez maintenant vous promener dans la magnifique forêt de Fontainebleau ? Ou encore que la pisciculture, c’est-à-dire l’élevage des poissons, était le fruit d’une expérience d’un pêcheur vosgien ? On pourrait même dire que c’est grâce aux artisans que la Révolution Industrielle a eu lieu ! Eh oui, tant de découvertes scientifiques inédites et qui sont en réalité dues à de parfaits inconnus.

C’est ce que doivent être les sciences : une histoire de société où les héros seraient les citoyens ordinaires ! Ce livre est là pour leur rendre hommage et pour vous montrer que les sciences sont l’affaire de tous.

— Morgane

Death by black hole — Neil DeGrasse Tyson

Death by black hole

Description

Les lecteurs fidèles des essais mensuels « Univers » du magazine Natural History reconnaissent depuis longtemps le talent de Neil deGrasse Tyson pour les guider à travers les mystères du cosmos avec une clarté étonnante et un enthousiasme presque enfantin. Ici, Tyson compile ses essais préférés à travers une myriade de sujets cosmiques. L’essai de titre présente aux lecteurs la physique des trous noirs en expliquant les détails sanglants de ce qui arriverait à votre corps si vous tombiez dans un. “Holy Wars” examine les frictions inutiles entre la science et la religion dans le contexte des conflits historiques. “La recherche de la vie dans l’univers” explore la vie astrale à partir des frontières de l’astrobiologie. Et “Hollywood Nights” assaille les faibles efforts de l’industrie cinématographique pour obtenir son ciel nocturne.

Connu pour sa capacité à mélanger le contenu, l’accessibilité et l’humour, Tyson est un enseignant naturel qui simplifie certains des concepts les plus complexes en astrophysique tout en partageant simultanément son excitation contagieuse à propos de notre univers.

 

Neil DeGrasse Tyson est très connu aux États-Unis pour son talent d’élocution en matière de communication scientifique. Directeur de l’Hayden Planetarium de New York, il tient aussi une émission télé, Cosmos, un revival de l’émission présentée à l’époque par Carl Sagan. Il a aussi apparemment été nommé “astrophysicien le plus sexy” de l’année 2000 par People Magazine. Je conseille de tout consulter de cet homme, ses apparitions tv, ses conférences, son compte twitter, mais du coup commencez par ses livres, qui vous permettront de vous familiariser avec des notions peu familières sur la terre, le système solaire, et le reste de l’Univers.

— Agathe

La fabrique des sciences modernes — Simon Schaffer

La fabrique des sciences modernesDescription

La nature à l’aube des Lumières n’est plus un livre à déchiffrer, mais un champ à travailler. Comètes, marées, tremblements de terre, cessent d’être considérés comme les prodiges d’un univers immuable et transcendant. Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’avènement du capitalisme industriel et son développement mondial jouent un rôle fondamental dans la constitution des sciences modernes. La nature devenue chantier peut être explorée, contrôlée et instrumentalisée.

Dans les observatoires et laboratoires, cours et académies, théâtres et manufactures, les Newton, Lavoisier, Kant, Lord Kelvin, mais aussi des artisans, des médecins, des jésuites, des hommes de spectacles s’attèlent à une nouvelle forme à la fois de connaissance et de gouvernement de la nature : les sciences expérimentales.

Bien au-delà d’une simple généalogie progressiste, Simon Schaffer met en œuvre une véritable archéologie des sciences modernes, cherchant leurs racines et suivant leurs multiples ramifications sociales et culturelles, des capitales européennes jusqu’aux mondes lointains. Il éclaire les micro-pouvoirs et les dispositifs qui organisent les sciences comme technologies disciplinaires et agencement de l’information. Ces processus multiples permettent de comprendre comment ces sciences finissent par façonner un monde naturel et social à leur mesure.

 

Quels sont les lieux réels où se fabrique la science ? Quelle influence le contexte social, politique et économique peut-il avoir sur le processus de construction du savoir ? L’historien des sciences Simon Schaffer présente ici 25 ans de recherche qui couvrent deux siècles et demi d’aventures scientifiques, allant de Newton à Maxwell. À des années-lumière de l’image du savant dans sa tour d’ivoire, le récit nous expose les multiples influences, les lieux et les luttes de pouvoir, qui ont contribué à la fabrique de la science à cette époque.
Si la lecture peut s’avérer par moments ardue, notamment à l’évocation de théories physiques désuètes et peu connues aujourd’hui, on ne peut être qu’admiratif devant le travail et la quantité d’informations fournies.

Écrit dans un style qui reste accessible, le livre nous convie à un voyage historique qu’on prend plaisir à parcourir.

— Matthieu